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20/06/2003
Peter Pan revient sur grand écran sous la direction de P.J. Hogan, avec Ludivine Sagnier en fée Clochette. Embarquez pour le Pays Imaginaire avec la première bande-annonce...

20/01/2003
Ludivine Sagnier et Johnny Hallyday sont les lauréats des prix Romy Schneider et Jean Gabin 2003, qui leur seront remis ce lundi 20 janvier.

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Célébrités sexy

   
INTERVIEW - A. Ferenczi

Ludivine Sagnier, la huitième merveille

Confrontée à tant d’actrices prestigieuses, la cadette ne s’est pas laissée intimider. Elle est désarmante de fantaisie dans « 8 femmes ».

Tour de passe-passe : très féminine et pas mal impudique dans Gouttes d’eau sur pierres brûlantes, la voilà transformée, par le même François Ozon, en garçon manqué, petit diable twister, frimousse rieuse d’ado qui bricole ses bêtises en douce. C’est bien simple : dans 8 femmes, on ne voit qu’elle et sa fantaisie. Ou presque… A 22 ans, la jeune Ludivine Sagnier a donc l’immense privilège d’être la coéroïne d’un des films les plus attendus de l’année. Honneur arraché tardivement : c’est dix jours avant le tournage – ses prestigieuses partenaires avaient eu deux mois pour se préparer – que la cadette a su qu’elle avait le rôle. Elle imagine à posteriori que François Ozon, qui l’avait déjà dirigée, a apprécié, outre ses qualités d’actrice, « d’avoir à ses côtés un complice. Il commençait à ressentir la pression, et face au « corps étranger » que constituait sa distribution, il a eu besoin d’avoir un petit page pour le rassurer. » Dans le décor, cette maison de poupées grandeur nature, le cinéaste, avec qui elle sent « des liens forts, quasi fraternels », lui disait parfois, évoquant les autres comédiennes : Regarde-les, toi tu es la petite souris, profites-en… »
Alors, Ludivine Sagnier a soigneusement observé cette singulière aventure. Elle se souvient du pot, la veille du tournage, réunissant pour la première fois les stars « toutes intimidées, et un peu excitées aussi, parce qu’elles savaient qu’elles allaient s’amuser ». Elle revoit son premier jour de tournage, pas de danse sur la chanson de Sheila, Papa t’es plus dans le coup, où elle s’est sentie « impressionnée de s’exposer ainsi devant ces comédiennes » et où Catherine Deneuve a su la mettre à l’aise. Elle réentend aussi Danielle Darrieux qui, entre les scènes, « lançait les chansons : les autres suivaient. On fredonnait sans arrêt dans le studio… »
C’est de sa voix particulière, douce et voilée – qui lui a valu, dès l’adolescence, de gagner sa vie dans les studios de doublage – que la comédienne, redevenue au naturel une jolie jeune femme blonde, égrène ses frais souvenirs. Elle se garde bien d’établir une quelconque hiérarchie entre les stars qui lui ont donné la réplique. Tout juste s’étonne-t-elle, faussement naïve, qu’il ait été si difficile d’établir l’ordre des noms au générique… « Ce qui m’a rassurée, explique-t-elle, c’est leur singularité. On me demande si j’ai un modèle d’actrice. Mais l’important, c’est d’être soi-même, avec sa propre méthode. Grâce à elles, chaque prise était d’une richesse incroyable. Catherine Deneuve travaille à l’instinct, à l’accident. Emmanuelle Béart a besoin de fébrilité. Isabelle Huppert, elle, n’existe que par le travail et la rigueur… » Au fond, c’est cette dernière qui a le plus bluffé Ludivine. « Isabelle [Huppert] m’a confortée dans l’idée qu’un scénario est comme une partition musicale. On a besoin d’un entraînement régulier, il faut faire ses gammes. Elle travaille beaucoup sur le schéma : une idée, un geste. Elle a toujours un geste qui correspond à l’idée de son personnage. »
Lucide, bûcheuse, pertinente, Ludivine Sagnier mène son chemin de petite bonne femme avec élégance. « J’ai toujours rêvé petit parce que j’aime bien que mes rêves se réalisent », dit-elle joliment. Sur sa route – qu’on imagine déjà longue et riche -, des seconds rôles qu’elle accepte sans barguigner : Un jeu d’enfants, de Laurent Tuel, Ma femme est une actrice, d’Yvan Attal, bientôt Petites coupures de Pascal Bonitzer, qu’elle tournait il y a encore quelques jours à Grenoble. Et un Pygmalion, dont l’univers la fascine, François Ozon. « J’ai beaucoup assuré la promotion de Gouttes d’eau sur pierres brûlantes à l’étranger. Je trouvais intéressant, pour construire ma propre réflexion, d’entendre la réflexion des autres. Du coup, j’ai étudié les courts métrages de François, j’ai beaucoup potassé son travail. Grâce à lui, j’ai beaucoup appris. » L’analyse devrait se poursuivre ce week-end au Festival de Berlin. Pendant la conférence de presse de Acht Frauen, nul doute que Ludivine la studieuse écoutera, notera, forgera son credo.

Aurélien Ferenczi

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